Networking or not working : les leçons des pays anglo-saxons.

1. Le networking : une pratique culturelle profondément ancrée dans les pays anglo-saxons

Dans les pays anglo-saxons, le networking n’est pas une compétence réservée à une élite. C’est une pratique intégrée dès le plus jeune âge, une norme sociale et professionnelle, un réflexe aussi naturel que d’envoyer un CV. Là-bas, « réseauter » n’est pas perçu comme une démarche opportuniste ou intéressée, mais comme un comportement professionnel mature, proactif et même citoyen. Dès l’université, les étudiants sont initiés à l’art de se constituer un carnet d’adresses, d’échanger leurs projets, de solliciter des conseils. Les campus américains regorgent de clubs, d’associations, d’événements dédiés aux rencontres. Et dans le monde du travail, cette dynamique s’intensifie encore : on partage régulièrement son parcours, on met en relation, on recommande sans complexe. Le principe est simple : plus votre réseau est vivant, plus vos opportunités sont grandes. C’est dans ce contexte que s’est imposé l’adage devenu mantra : « Networking or not working ». Littéralement : « Réseauter ou ne pas travailler ». Une formule qui sonne comme une vérité implacable dans les environnements anglo-saxons. Elle traduit une philosophie pragmatique et lucide : sans réseau, point d’opportunités durables. Ce n’est pas votre CV qui fait la différence, mais votre capacité à mobiliser les bonnes personnes au bon moment.

Ce culte assumé du lien professionnel repose sur une tradition ancienne. Dès le XVIIe siècle, les gentlemen’s clubs londoniens fonctionnaient déjà comme des cercles d’influence. Aujourd’hui, ces cercles ont muté : ils prennent la forme de communautés sectorielles, de groupes d’anciens élèves, de cercles de mentors, ou de plateformes comme LinkedIn. Mais la logique reste la même : Networking or not working.

2. Réseauter : un état d’esprit avant d’être une méthode

Dans les pays anglo-saxons, le networking ne se résume pas à une stratégie ponctuelle pour décrocher un emploi ou conclure un contrat. C’est un état d’esprit. Networking or not working, cela signifie aussi : cultiver son réseau en continu, sans attendre d’en avoir besoin. On ne « fait pas du réseau » quand on est dans l’urgence ; on vit dans une logique de lien permanent.

Cette posture repose sur une conviction simple qui est de donner avant de recevoir. La philosophie du « give before you get » (donner avant de recevoir) est au cœur de la culture relationnelle anglo-saxonne. On partage des conseils, on met en relation, on fait circuler l’information, sans forcément attendre un retour immédiat. Ce qui prime, c’est la qualité du lien humain, la sincérité de l’échange, la volonté d’aider.

Rien à voir avec un calcul intéressé ou un opportunisme de circonstance. Le networking efficace se nourrit de générosité, de constance, et surtout, d’un intérêt sincère pour l’autre. C’est pourquoi les Anglo-Saxons n’hésitent pas à réseauter dans des contextes très variés comme un déjeuner informel, un événement associatif, un afterwork entre collègues, un message sur LinkedIn… Chaque interaction est une opportunité de créer du lien.

Ce mindset proactif est l’un des points que les professionnels français peuvent le plus gagner à intégrer. Trop souvent, en France, on attend que la situation se complique pour penser à son réseau. On oublie que réseauter, ce n’est pas mendier mais c’est bâtir une communauté de confiance. C’est aussi se montrer disponible pour les autres, même lorsque tout va bien.

Adopter l’état d’esprit « Networking or not working », c’est refuser la solitude professionnelle. C’est comprendre que la réussite, aujourd’hui, repose autant sur les compétences que sur la capacité à se connecter aux autres. Ce n’est pas un outil, c’est un réflexe.

3. Pourquoi les Français ont encore du mal avec le réseautage ?

En France, le mot « réseautage » évoque encore, pour beaucoup, un univers flou, voire suspect. Il traîne derrière lui une série de malentendus, souvent associés à des pratiques perçues comme artificielles, intéressées, voire élitistes. Le résultat est que nombreux sont les cadres et dirigeants qui n’osent pas « activer leur réseau », de peur d’être perçus comme opportunistes.

Cette gêne culturelle s’explique en partie par notre héritage éducatif. Le système français valorise la réussite individuelle fondée sur les diplômes, l’expertise, le mérite personnel. On croit encore trop souvent que le parcours scolaire et le savoir-faire suffisent à ouvrir les portes. En réalité, dans un marché du travail de plus en plus fluide et relationnel, c’est aussi et surtout le « savoir-relationner » qui fait la différence.

Les freins sont également psychologiques. La peur du rejet, sentiment d’imposture, crainte de déranger, embarras à parler de soi… autant de blocages qui entravent le passage à l’action. Beaucoup associent encore le networking à une forme de piston déguisé. Pourtant, la recommandation n’a rien à voir avec le favoritisme car elle repose sur la reconnaissance de compétences réelles, exprimée par une personne de confiance.

Face à cette situation, le mantra anglo-saxon « Networking or not working » peut paraître brutal… mais il a le mérite d’être clair. Il invite à sortir d’une posture passive, voire fataliste, pour embrasser une logique de mouvement, d’ouverture et de responsabilité personnelle. Ce changement de perspective est essentiel, notamment pour les professionnels en transition car le réseau n’est pas un luxe, c’est une condition de réussite.

En somme, il ne s’agit pas de copier aveuglément les Anglo-Saxons, mais d’oser dépasser nos représentations françaises du réseau pour le considérer comme un levier professionnel légitime, humain, et puissant.

4. Ce que les Français peuvent apprendre des Anglo-Saxons

Plutôt que d’opposer les cultures, il est plus fécond d’observer ce que les pratiques anglo-saxonnes du networking peuvent nous apprendre et comment les adapter à notre réalité. Car si l’approche est différente, les bénéfices sont universels.

La première leçon est la normalisation du networking. Dans les pays anglo-saxons, réseauter ne nécessite ni justification ni gêne. C’est une activité assumée, presque banale, au même titre qu’un rendez-vous commercial ou une réunion d’équipe. On y va, tout simplement. En France, on gagnerait à sortir le réseautage de la marginalité, à en faire une pratique régulière, structurée et décomplexée.

Deuxième leçon, la recommandation y est naturelle. Là où un Français hésitera à demander une mise en relation, un Anglo-Saxon le fera sans détours – et sans que cela ne choque. Ce rapport décomplexé à l’aide mutuelle permet d’accélérer les mises en relation et de fluidifier les parcours professionnels. Dans cette logique, chacun devient un maillon actif de la réussite de l’autre.

Troisième leçon, plus subtile, l’art du storytelling personnel. Les Anglo-Saxons sont passés maîtres dans l’art de raconter leur parcours de manière engageante, humaine et stratégique. Là où un Français se réfugie dans le CV ou la fonction, un Anglo-Saxon parlera de ses choix, de ses valeurs, de ce qu’il cherche à accomplir. Résultat : des échanges plus authentiques, plus mémorables – et donc plus efficaces.

Enfin, les Anglo-Saxons cultivent une vraie discipline relationnelle. Le networking n’est pas une activité improvisée. Ils tiennent à jour leur base de contacts, planifient des points réguliers, relancent systématiquement. En un mot, ils professionnalisent la relation. Networking or not working signifie aussi cela : entretenir, nourrir, faire vivre son réseau dans le temps.

Les professionnels français ont donc tout à gagner à s’inspirer de ces pratiques. Non pour les copier à la lettre, mais pour en capter l’esprit, l’ouverture, la régularité, la légèreté. Et surtout, pour faire du réseau un véritable atout dans leur transition professionnelle.

5. Comment adopter une démarche anglo-saxonne de networking, étape par étape

Adopter l’approche anglo-saxonne du networking ne signifie pas changer de personnalité ni se transformer en commercial. Il s’agit avant tout d’adopter une posture active, structurée et ouverte. Voici comment faire, pas à pas.

5.1 Se rendre visible : online et offline

Dans le monde professionnel actuel, Networking or not working implique d’abord d’exister aux yeux des autres. Cela passe par une présence visible, à la fois sur le terrain (événements, conférences, déjeuners…) et en ligne. LinkedIn est l’outil incontournable. Un profil à jour, une photo professionnelle, un résumé clair de votre projet ou de votre expertise, et surtout une activité régulière (publications, commentaires, partages).

Mais ne vous limitez pas au digital. Rien ne remplace la chaleur d’une rencontre physique. Prenez l’habitude de participer à des événements ciblés, dans votre secteur ou au croisement de vos intérêts. Même une rencontre anodine peut devenir un tremplin, si elle s’inscrit dans une logique de régularité.

5.2 Développer un réseau multicanal

L’erreur fréquente est de se concentrer uniquement sur les cercles professionnels directs. Or, l’un des enseignements majeurs du networking anglo-saxon, c’est l’importance des liens faibles. Ce sont ces connaissances plus éloignées comme anciens collègues, amis d’amis, membres de communautés qui génèrent souvent les opportunités les plus inattendues.

Diversifiez vos canaux : groupes professionnels, alumni, réseaux d’anciens collègues, clubs d’affaires, communautés en ligne… Plus votre réseau est hétérogène, plus il est fertile.

5.3 Entretenir son réseau sur la durée

Un réseau se construit, mais surtout, il s’entretient. C’est ici que réside l’une des forces du modèle anglo-saxon qui est la discipline relationnelle. Garder le lien, relancer, donner des nouvelles, partager un article utile, prendre un café… toutes ces micro-actions tissent une toile solide. Ne tombez pas dans le piège du « one-shot » : une relation activée ponctuellement s’éteindra vite si elle n’est pas nourrie.

La clé est de créer un système simple mais efficace, comme un tableau de contacts, quelques alertes dans votre agenda, une routine hebdomadaire. C’est en inscrivant le networking dans votre quotidien que vous en ferez un levier naturel, fluide, puissant.

Networking or not working, ce n’est pas une posture à adopter en période de crise. C’est un mode de vie professionnel, pérenne, qui vous prépare aux opportunités autant qu’aux aléas.

6. Leçons pratiques pour dirigeants et cadres en transition professionnelle

Pour les cadres et dirigeants en transition, le réseau est bien plus qu’un outil car c’est une bouée de sauvetage, un accélérateur, parfois même un révélateur d’opportunités insoupçonnées. Et pourtant, c’est souvent dans ces moments charnières qu’ils peinent à l’activer pleinement, par pudeur, par orgueil ou simplement par méconnaissance des bonnes pratiques.

Les Anglo-Saxons nous montrent un chemin différent. Là-bas, il est normal, voire stratégique, de solliciter son réseau lorsqu’on change de cap. La démarche est assumée, structurée, transparente. L’objectif n’est pas de quémander un poste, mais de partager un projet de transition, de demander conseil, ou d’explorer des pistes. On n’attend pas d’être en difficulté pour mobiliser ses contacts. On cultive le lien en continu pour que le jour venu, le réseau réponde présent.

Appliquer cette logique, c’est d’abord se positionner clairement c’est à dire formuler son projet, savoir en parler, en quelques phrases précises et inspirantes. C’est aussi créer une stratégie relationnelle comme identifier les personnes clés, structurer ses actions, fixer un rythme de rencontres. Il ne s’agit pas de contacter tout le monde en masse, mais d’approcher les bonnes personnes, avec le bon message, au bon moment.

C’est également accepter de sortir de sa zone de confort. Participer à des événements, se reconnecter à d’anciens contacts, relancer une personne croisée il y a cinq ans… autant de gestes simples, mais décisifs. Car la magie du réseau, c’est qu’il ne répond qu’à ceux qui le nourrissent.

Enfin, il faut se souvenir que le networking repose sur une valeur centrale qui est la réciprocité. Même en transition, vous avez quelque chose à apporter soit un contact, une information ou un retour d’expérience. Le réseau fonctionne quand chacun y contribue. C’est un écosystème vivant.

Networking or not working n’est pas une injonction. C’est une invitation à faire du lien un réflexe professionnel. Pour un dirigeant ou un cadre en transition, cela peut faire toute la différence entre subir une période d’attente… ou l’utiliser comme tremplin vers la prochaine étape.

Conclusion : Networking or not working, une philosophie à adopter

Dans un monde professionnel de plus en plus mouvant, instable, concurrentiel, une vérité s’impose : le réseau est devenu indispensable. Et pas seulement en période de recherche active. Il est une façon d’avancer, d’apprendre, de créer des ponts, de saisir des opportunités que l’on n’aurait jamais pu anticiper seul.

Les pays anglo-saxons ont intégré cette évidence depuis longtemps. Là-bas, « Networking or not working » n’est pas un slogan accrocheur, c’est une réalité quotidienne. Une culture du lien assumée, structurée, efficace. Une manière de rester connecté, visible, et de ne jamais se retrouver isolé, même dans les moments les plus incertains.

Pour les cadres, dirigeants, indépendants et professionnels en transition, s’inspirer de cette approche est une chance à saisir. Cela ne signifie pas renoncer à sa culture, ni à ses valeurs. Mais cela implique d’oser sortir de l’attentisme, de réconcilier efficacité et humanité, de bâtir des relations sincères et utiles.

Alors, si vous ne deviez retenir qu’une chose de cet article, c’est celle-ci : ne laissez pas le réseau au hasard. Faites-en une ressource. Faites-en un réflexe. Faites-en une force.

Networking or not working ? À vous de choisir.

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