Les chasseurs de têtes

Un chasseur de têtes, également appelé « recruteur externe » ou « cabinet de recrutement », est une personne ou une entreprise qui est payée par une entreprise pour trouver et recruter des candidats pour des postes spécifiques. Les chasseurs de têtes jouent un rôle de conseiller et de connexion entre les entreprises et les candidats, en mettant en relation les personnes et les entreprises qui peuvent être intéressées l’une par l’autre.

Le rôle des chasseurs de têtes est de trouver et de présenter des candidats qualifiés à des entreprises qui cherchent à recruter, en utilisant des méthodes de recherche approfondies et des réseaux professionnels. Ils sont chargés de comprendre les besoins en recrutement de l’entreprise et de trouver des candidats qui répondent à ces besoins. Ils peuvent également être chargés de gérer les entretiens et de négocier les offres de travail.

Les responsabilités des chasseurs de têtes incluent la recherche de candidats qualifiés, la présentation de candidats aux entreprises, la gestion des entretiens et la négociation des offres de travail. Ils doivent également être en mesure de comprendre les besoins en recrutement des entreprises et de trouver des candidats qui répondent à ces besoins. Enfin, ils doivent maintenir de bonnes relations avec les entreprises et les candidats et être en mesure de fournir des conseils et des connaissances sur le marché du travail.

1/ Comment les entreprises recrutent ? Les 3 étapes clés !

Le succès de votre recherche d’emploi passe par bien comprendre comment les entreprises recrutent.

En effet, dans leur processus de recrutement, les entreprises cherchent en priorité à recruter en utilisant leur réseau  : cooptation, anciens prestataires, clients ou fournisseurs, camarades de formation, famille ou amis. C’est gratuit et elles bénéficient ainsi de la recommandation d’un proche, ce qui leur inspire confiance.

En général, quand un manager a besoin de recruter au sein de son équipe, il n’en parle pas tout de suite à son DRH. Il préfère tout d’abord évoquer le sujet autour de lui afin de commencer à sélectionner des candidats qui lui sont recommandés par son Réseau professionnel. S’il ne trouve pas vraiment, alors c’est seulement à ce moment là qu’il en parlera à son DRH qui lui aussi, cherchera dans son propre Réseau professionnel.

Première étape : le marché caché !

A ce stade, tant qu’aucune annonce n’est publiée, nous avons affaire à ce l’on appelle le marché caché qui regorge d’opportunités !

Pour un cadre expérimenté, le marché caché représente au moins 70% de ses opportunités de futur job. La démarche Réseau est la seule technique pour accéder efficacement à ce marché caché !

Un cadre qui ignore cette technique passe automatiquement à côté de d’un gigantesque vivier d’opportunités ! Autrement dit, n’attendez pas passivement que l’on vous propose éventuellement quelquechose. Passez à l’action et rendez-vous visible sur le marché caché grâce à la démarche Réseau, grâce aux associations d’anciens élèves, grâce à votre participation régulière à différentes conférences.

Deuxième étape : les jobboards

Si l’entreprise n’a pas obtenu les résultats attendus lors de cette première étape, elle va ensuite décider de dépenser de l’argent en passant une annonce (ou directement en faisant appel à un cabinet de chasseurs de têtes).

Passer une annonce sur un jobboard n’est pas cher. D’où l’intérêt pour vous d’être présent sur quelques-uns en y déposant votre CV et aussi en créant quelques alertes pour recevoir les annonces qui vous correspondent.

Lorsque vous recevez une annonce, commencez par évaluer à quel point vous correspondez à celle-ci. En dessous de 80% laissez tomber ! Au dessus, répondez-y et surtout répondez-y tout de suite, sans même remettre au lendemain !

Et ne consacrez pas un temps infini sur ces annonces car d’une part cela ne correspond qu’à 10 à 15% de vos opportunités et d’autre part, vous êtes ici dans l’Océan rouge : trop de compétition !

Il y a bien trop peu de chances que vous trouviez votre best-job grâce aux annonces, un job peut-être, votre best-job sûrement pas.

Troisième étape : les chasseurs de têtes

Si à l’issue de cette deuxième étape sur les jobboards, l’entreprise n’a toujours pas trouvé, c’est que très probablement le profil qu’elle recherche, n’est pas en recherche active. Par conséquent, elle vont faire appel à un cabinet de chasseurs de têtes pour débusquer les bons profils.

Cette troisième étape, la plus chère pour l’entreprise, ne correspond qu’à 10 à 15% de vos opportunités !

2 / Comment vous faire repérer par les chasseurs de têtes ?

Les chasseurs de têtes ont adapté leurs critères de sélection face à la pénurie de candidats. Ils sont désormais plus enclins à présenter des candidats plus âgés, jusqu’à 52 ans, et ne sont plus réticents à présenter des candidats en période de chômage ou ayant suivi une reconversion professionnelle.

En outre, 75% des cabinets recrutent plus d’un tiers de leurs candidats via le réseau social professionnel LinkedIn, qui est devenu un outil incontournable pour eux.

Les recrutements se font de plus en plus rapidement, en 12 semaines au lieu de 14, grâce aux entretiens à distance. Les chasseurs de tête appellent également systématiquement les anciens supérieurs des candidats pour vérifier leurs références.

Au début de votre recherche d’emploi, il est facile de penser que les chasseurs de têtes sont votre seule option. Cependant, selon votre profil, ils ne représentent qu’entre 0 et 20% de vos chances de trouver un emploi correspondant à vos compétences. Cela concerne principalement les personnes âgées de 30 à 45 ans ayant réussi dans des entreprises connues et réputées, avec des réalisations de premier plan. En d’autres termes, si vous êtes un « mouton à cinq pattes ».

De plus, lorsque vous étiez en poste, les chasseurs de têtes vous contactaient régulièrement, mais maintenant que vous êtes en transition de carrière, ils sont soudainement introuvables. Voici cinq conseils pour devenir à nouveau visible à leurs yeux:

  1. envoyez votre CV à jour à des chasseurs de têtes pertinents
  2. faites-vous recommander par votre réseau pour approcher les chasseurs de têtes
  3. établissez des relations de confiance avec les chasseurs de têtes
  4. travaillez votre visibilité en ligne (en particulier sur LinkedIn)
  5. participez à des événements professionnels.

3/ Optimisez votre temps avec les chasseurs de têtes

Vous venez de perdre votre emploi et vous vous dites : « je mets tout de suite à jour mon CV et je contacte un maximum de chasseurs de têtes pour les rencontrer afin qu’ils me trouvent un job rapidement ». Pourquoi vous faites fausse route ?

Inutile de contacter en masse les chasseurs de têtes !

Vous n’êtes pas le client des chasseurs de têtes !

Revenons aux fondamentaux : en quoi consiste le métier de chasseur de têtes ? Le chasseur de tête exerce un rôle de conseil auprès de ses clients. Qui sont ses clients ? Ce sont des entreprises. Autrement dit, vous n’êtes pas le client des chasseurs de têtes ! Vous êtes… un candidat ! Le chasseur de tête accompagne ses clients dans la compréhension de leurs besoins, de leur environnement, de leurs projets, pour les aider à définir leurs besoins futurs en managers. Ses clients le missionnent pour trouver les candidats qui correspondent aux besoins de l’entreprise.

Les chasseurs de têtes n’ont pas vraiment le temps de vous rencontrer si c’est vous qui les sollicitez !

Le chasseur de têtes consacre beaucoup de temps à échanger avec ses clients et à mener des recherches pour eux. La fonction a été impactée, elle aussi, par la révolution digitale, en particulier par LinkedIn. En effet, historiquement les chasseurs de têtes détenaient précieusement des bases de profils. Aujourd’hui, une base de profils incontournable pour les chasseurs de têtes, c’est LinkedIn ! Tous les cadres et dirigeants (ou presque) y sont présents et en plus ils mettent régulièrement à jour leurs propres informations. Et puis le métier a évolué. Beaucoup de cabinets de chasseurs de têtes ont diversifié leurs activités par exemple en matière de management de transition, d’assessment, de formation… vous l’aurez compris, le chasseur de têtes n’a pas vraiment le temps de vous rencontrer si c’est vous qui le sollicitez !

Au mieux, votre Réseau vous permettra d’en rencontrer quelques uns

Bien sûr, de temps en temps, il arrive que le chasseur de têtes rencontre un candidat sans forcément avoir un poste à lui proposer. Mais si vous pensez pouvoir rencontrer les chasseurs de têtes que vous ne connaissez pas, sans utiliser le Réseau, autrement dit sans connecteur, vous allez vite déchanter. Contacter les chasseurs de têtes pour les rencontrer, sans avoir été mis en relation par quelqu’un, va souvent s’apparenter à un coup d’épée dans l’eau.

Ne lui demandez pas s’il a un poste pour vous, cela n’a pas de sens !

Contacter un chasseur de têtes pour lui demander s’il a un poste pour vous à court terme n’a aucun sens ! En effet, la probabilité pour que pile au moment où vous les contacter, il recherche exactement le type de poste que vous briguez pour le compte de l’un de ses clients, est extrêmement faible. Vous aurez autant de chances à essayer de gagner au loto !

Et pourtant, les chasseurs de têtes reçoivent chaque jour des dizaines de sollicitations ! Il faut dire que tout le monde n’a pas encore professionnalisé sa recherche d’emploi ! Cela part pourtant d’un bon sentiment. En effet, vous vous dites que le métier du chasseur de têtes consiste à trouver des personnes comme vous. Or, nous l’avons vu, ce n’est pas aussi simple. En effet, son métier, c’est plutôt de trouver … des clients ! donc des entreprises qui vont le missionner et le rémunérer ! Trouver un candidat (quelqu’un comme vous), rassurez-vous ! Il finira toujours par en trouver un !

Bien entendu, rencontrer les chasseurs de têtes qui œuvrent dans votre secteur d’activité sur le type de fonctions que vous visez, de la part d’un connecteur, afin de vous faire connaître, et qu’ils pensent à vous dans les prochains mois ou prochaines années, cela fait sens, à condition de bien cibler ces chasseurs de têtes. Vous limiterez  le nombre de rencontres car 10 à 15% seulement de vos opportunités vont provenir des chasseurs de têtes. La grande majorité de vos opportunités vont provenir de la démarche Réseau : entre 70% et 90% en fonction de votre âge ! Au lieu d’essayer de les rencontrer coûte que coûte, transmettez plutôt, aux chasseurs de têtes que vous ciblez, votre CV à jour tous les trimestres ! Vous gagnerez du temps dans votre recherche d’emploi !

Les chasseurs de têtes n’ont pas beaucoup de temps

Ne vous offusquez pas si d’un seul coup, il ne vous donne plus de nouvelles ! Il n’a pas le temps ! Ne misez pas tous vos espoirs sur les pistes qui se dessinent avec lui, donnez bien entendu le maximum en entretiens avec eux et avec leurs clients, mais continuez votre démarche Réseau ! N’abandonnez pas ! Tant qu’on ne vous a pas transmis une proposition de contrat, ce n’est pas gagné ! Et si jamais, vous n’étiez pas l’élu, ce n’est pas terminé pour autant. C’est arrivé cette année à l’une de mes clientes en outplacement : elle a fait partie du trio final, quelqu’un d’autre a décroché le job mais y a finalement renoncé après l’avoir accepté, et un mois plus tard ma cliente s’est vue proposer le job !

Un conseil : à toutes les étapes avec le chasseur, si vous n’avez pas plus de ses nouvelles, continuez à lui envoyer un sms de temps en temps pour demander des nouvelles et lui montrer votre motivation !

Le succès de votre recherche d’emploi passe par bien comprendre comment les entreprises recrutent. Et vous mesurez bien l’importance :

  • d’apprendre la démarche Réseau
  • de réaliser un bon profil LinkedIn
  • de rencontrer les chasseurs de têtes, de préférence à leur initiative
  • de cibler les chasseurs de têtes que vous souhaitez rencontrer, les rencontrer grâce à un connecteur, et de bien limiter le nombre de ces rencontres
  • de leur transmettre régulièrement votre CV à jour

Ce n’est pas le métier du chasseur de tête de vous aider à trouver votre nouveau job, c’est celui du consultant en outplacement ! Bien entendu, lorsqu’un chasseur de têtes vous sollicite, honorez le rendez-vous, donnez le maximum, et… continuez en parallèle à mener votre démarche Réseau !

4/ Pourquoi vous n’avez plus de nouvelles des chasseurs de têtes ?

L’entretien s’était pourtant bien passé. Il vous avait laissé entendre que votre profil répondait aux exigences de son client. Alors pourquoi a-t-il disparu ? Plusieurs raisons peuvent expliquer le silence d’un chasseur de tête. Je vous propose de les passer en revue.

Sélectionner les candidats prend du temps

Le chasseur de tête est un prestataire de services. Sa mission : trouver le meilleur candidat au regard du brief communiqué par son client. Cette mission est d’autant plus complexe qu’il n’est pas rare qu’une entreprise mette en concurrence plusieurs chasseurs de têtes, ne rémunérant que celui dont le candidat sera retenu (success fees).

Vous n’êtes pas le client des chasseurs de têtes !

N’ayant pas droit à l’erreur, le chasseur va donc redoubler de curiosité et de méfiance vis-à-vis des postulants. Leur parcours est passé au crible afin de débusquer la moindre incohérence ou le moindre faux-pas. Leur réputation et leur attitude en présentiel font également l’objet de toutes les attentions. Enfin la disponibilité, immédiate ou à court terme, est un élément déterminant.

Multipliée par le nombre de candidats, la démarche s’avère chronophage. D’autant qu’il y a ce que l’on vous présente : la société, le département, la mission, l’équipe… Et puis il y a ce qu’on ne vous dit pas : pour ce poste de directeur des ventes, le client recherche en priorité un sportif accompli qui fera partager à ses collaborateurs son mental de gagnant.

Le chasseur de tête doit donc jongler avec la liste des critères officiels et officieux. Vous êtes sûr de correspondre aux premiers mais cochez-vous les seconds ? Cette investigation prend du temps.

Tributaire de l’agenda de son client

Le chasseur établit en général une liste de 3 à 5 noms qu’il propose à son client. Celui-ci y répond au regard de ses propres impératifs et :

  • soit valide la sélection 
  • soit n’est pas convaincu par certains profils et demande une recherche complémentaire
  • soit ajourne le recrutement (ce qui est loin d’être un cas exceptionnel).

Dans les deux dernières situations, le chasseur peut très bien éviter de revenir vers vous, préférant vous garder « au chaud » le temps que les choses se décantent.  

Pourquoi vous n’avez plus de nouvelles des chasseurs de têtes ? Ils sont sous l’eau !

Le chasseur de têtes mène généralement plusieurs missions de recrutement en simultané. Les CV s’entassent dans sa boite mail. Il n’a donc pas le temps de contacter ceux qui ne correspondent pas à ses recherches du moment.

Eh bien faites comme lui. Si vous n’avez pas de réponse suite à l’envoi de votre candidature, inutile d’insister. Cela signifie qu’aucun poste n’est actuellement dans vos cordes. En revanche, programmez de lui renvoyer votre CV dans quelques semaines car il peut avoir rentré de nouvelles missions qui ciblent désormais un profil comme le vôtre.

Si vous avez déjà eu un premier entretien avec son client, envoyez lui un message pour lui faire part de votre motivation et lui renouveler votre intérêt pour le poste.

Pourquoi vous n’avez plus de nouvelles du chasseur de têtes ? Pour conclure :

Rappelez-vous : les priorités d’un chasseur de têtes ne sont pas les vôtres. Sa mission n’est pas de vous trouver un emploi mais de trouver le candidat qui conviendra à son client. Cependant, s’il estime que votre candidature sort du lot, il est fort probable qu’il vous soutienne dans la suite du processus de recrutement. Alors pas de panique si son appel tarde un peu. « Pas de nouvelles » peut être associé ici à « bonnes nouvelles ».

Apprenez à entretenir la relation avec les chasseurs de têtes. Le chasseur peut intégrer votre Réseau. Envoyez lui vos vœux de bonne année. Souhaitez lui son anniversaire. Envoyez lui votre CV à jour tous les trois ou six mois. Prenez de ses nouvelles.

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Philippe Douale

Expert en évolution professionnelle, LinkedIn & Networking

Philippe accompagne les cadres et les dirigeants, en évolution professionnelle, pour trouver leur prochain poste, en outplacement complet (6 mois, 9 mois, un an, où jusqu’à la fin de la période d’essai), ou en outplacement en version accélérée (3 mois).
Philippe propose également des accompagnements spécialisés sur votre profil LinkedIn, que vous désiriez utiliser celui-ci pour trouver votre prochain poste, faire décoller votre business en tant que freelance, ou soigner votre image professionnelle en tant que dirigeant en poste.
Si vous êtes freelance, ou souhaitez le devenir, Philippe vous accompagne pour prendre ou reprendre un bon départ et faire décoller votre activité.

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